Victorine & Olrùn

 

ph. Jonathan Llense

 
 

Une histoire honnête entre Victorine, comportementalisme et Olrùn, chien-loup. L’aventure a commencé dans une ferme non loin du Mans et s’est poursuivie en bivouac dans les Vosges, à vélo dans le Morbihan, en passant par le festival d’Avignon… Une relation basée sur un language commun, celui du corps, des attitudes, des signaux. 

 
 
 
 

Le même language 

“Comme beaucoup d’enfants qui ont grandi à la campagne, j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs espèces d’animaux pendant mon enfance. La ferme, monter à cheval, les courses de fourmis, Panama le lapin des voisins qui passait le grillage pour faire des courses de saut d’obstacle dans mon jardin. Et mes parents ont adopté Milou, un fox terrier, ma nounou. Mes parents ne rentraient pas à la maison le midi et n’étaient pas rassurés de me savoir seule. Milou, mon pote, mon frère, mon partenaire silencieux, mon compagnon de larcin, on ne compte plus les déguisements que tu as porté sans te lasser, les objects cassés que tu as pris sur ton compte pour me protéger du courroux des adultes, les fois ou tu as essayé de croquer mon père quand il me passait un savon… Merci Miloutti, j’en profite pour te rendre un dernier hommage. C’est parce que mon animal interne se réveillait que je suis allée chercher Olrùn. J’avais besoin de causer à quelqu’un qui parlait le même Language. Celui du corps, des signaux, des attitudes. Plus celui des postures et de la langue, j’en avais marre des mots, on peut tout faire avec des mots, du mensonge aux mots tendres.. Je voulais vivre une histoire plus honnête. Ma vie avant Olrùn c’était une autre vie. Parfois je ne me rappelle plus de la sensation de cette autre vie, c’est comment sans le chien? Ce sentiment de solitude totale, j’ai oublié.” 

 
 
 
 

Ça roupille 

“Ma chienne s’appelle Olrùn, c’est un chien-loup de Saarloos, elle a 4 ans bientôt. C’est le nom d’une Valkyrie que personne ne connaît. Son deuxième nom, c’est Martine, une sorte de double maléfique, un équivalent canin d’Harley Quinn. On s’est rencontrées à côté du Mans, à Parennes. Dans une ferme chez Clémence. Elle n’a fait que dormir la première fois que je l’ai vue. Ça n’a pas trop changé depuis. A tel point que certains ont mis du temps avant de la voir debout. Elle roupille non-stop! Olrùn est très calme, très gracieuse, douce et intelligente. Elle déteste ce qui vient de la mer, type crevettes, poissons etc.. Sauf les surimis tout chimiques, allez savoir..”

 
 
 
 

À l’écoute 

“Depuis que je passe du temps avec Olrùn, je cerne mieux les gens, mon instinct est plus aiguisé. La patience, l’écoute, la résilience, les qualités nécessaires pour comprendre un animal, quel qu’il soit, humain ou non humain. Ce qui est cool avec Olrùn c’est qu’on a le même sens du plaisir: On prend nos cliques et nos claques et on va passer 3/4 jours au vert, que toutes les deux, et on cherche à observer les animaux sauvages aux alentours. On fait tout ensemble. Le job, les voyages, les sorties, les potes, la famille, les vacances, la banque, le théâtre, et si elle ne peut pas entrer quelque part, rapidement j’ai, moi aussi, moins envie d’y aller. Sauf pour les courses, ce n'est pas négociable. Après, Olrùn a un libre-arbitre très développé et quand elle préfère rester à la maison et dormir, elle me le fait savoir. C’est très clair.”

 
 
 
 

Sinon Il y a eu la fois où… 

Notre premier Bivouac, c’était dans les Vosges. J’ai eu tellement les pétoches de l’obscurité, un noir très profond, abyssal! C’est la première fois que j’ai capté ce qu’elle pouvait ressentir en vivant la frénésie de nos villes. Sinon il y a eu les 56 bornes à vélo dans le Morbihan, avec mon mec qui tire la charrette pleine des 30kg d’Olrùn + 15kg de sac à dos chacun + 7kg de croquettes sur mon vieux biclou. Si on avait su que c’était impossible, on l’aurait pas fait, mais bon… on savait pas. Ou il y a eu la fois où, le soir de la première de Kingdom au festival d’Avignon, il s’est mis à pleuvoir des trombes d’eau sur le plateau, on jouait à ciel ouvert dans la cour du lycée Saint-Joseph. On a joué quand même, sous la pluie, le public sous leurs parapluies, un tonnerre d'applaudissements à la fin (au sens littéral), les chiens galvanisés par l’atmosphère de guerriers de l’apocalypse, c’était fou! 

 
 
 

@canis.corpus

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