Geff & Esta
ph. Amedeo Abello
Enfant, Geff a eu des animaux — des gerbilles, des cochons d’Inde, une souris ou un poisson rouge,… — qu’il a aimés mais dont il s’est peu occupé. La relation qu’entretient Geff avec Esta, un gentil caniche noir, contredit les pronostics de ses amis.
A l’essai
« Tous mes amis pensaient que je ne saurais pas m’occuper d’un chien, que ça serait la catastrophe. Quand j’étais enfant, je n’ai jamais eu le droit d’en avoir pour la même raison ; et en effet, même quand j’ai eu une souris, c’est ma mère qui s’en occupait…
Un jour, un pote chez qui je squattais pas mal est parti en vacances pendant un mois. Il avait récupéré Esta dans une animalerie après être passé devant tous les jours en ayant mal au cœur de voir ce petit chien qui avait l’air malheureux. Il m’a dit : « Je te laisse Esta pendant un mois. Si, quand je reviens, tu ne t’en es pas bien occupé, je le reprends ». Tous les jours, j’ai envoyé des vidéos, des photos pour montrer ce que je faisais avec Esta ; je m’occupais de ses soins, je le promenais 36 000 fois par jour, il passait tout son temps avec moi et on voyait clairement qu’il était heureux ! »
Grandir ensemble
« Depuis trois ans, Esta vit donc avec moi. Il peut arriver que je le laisse avec ma mère — il adore ma mère, il l’aime plus que moi, c’est sûr : il prend 3 kilos quand il va chez elle — mais je passe le plus de temps possible avec lui. Dès le début, avoir Esta a changé mon rythme et ma vie, je me suis adapté à lui : je fais attention à ne pas rester trop longtemps à l’extérieur quand je ne suis pas avec lui car même si il est très bien éduqué et gentil, il déteste être seul. Je suis devenu plus précautionneux, ça m’a fait mûrir : j’ai la responsabilité d’une vie ! La première fois que j’ai eu peur pour la vie de mon chien, j’ai compris que je n’avais pas le droit à l’erreur. »
Responsabilité onirique
« D’ailleurs, je rêve tout le temps d’Esta ! J’ai longtemps fait le même rêve : je me balade en roller et, en me retournant, je vois qu’Esta ne suit pas. Au moment où je me mets à le chercher, je vois un tas de caniches noirs, exactement comme lui, partout : tout le monde a un caniche noir. En m’approchant de chacun, je me rends compte que ce n’est pas lui — horrible. Enfin, au moment de le retrouver, je vois qu'il y a un problème. Ou bien la dernière fois que j’ai rêvé d’Esta, il sautait dans l’eau, d’une falaise (il n’aime pas vraiment l’eau ; il ne ferait jamais ça). Dans le rêve, je le suis et saute à mon tour car je suis inquiet mais je constate que tout va bien. Et quand je me réveille, il est là ! »
